Une approche novatrice qui se base sur le fonctionnement des écosystèmes naturels, en répondant aux objectifs de production des agriculteurs. En pratique, elle mise sur une organisation synergique d’une diversité des cultures, pour viser des récoltes importantes.
il s’agit de créer un système de cultures dense et complexe, pour aboutir à un équilibre entre les plantes et obtenir une production en abondance.
Cette méthode se base sur le processus naturel de la régénération des écosystèmes dans le but d’y introduire des espèces comestibles et commercialisables. Le principe : remettre les plantes dans les conditions de lumière et de fertilité qu’elles auraient dans leur milieu naturel.
Et savoir plus en video
D’un coté : la Confédération paysanne, CCFD-Terre Solidaire, la Fédération nationale d’agriculture biologique, Générations futures, Greenpeace France, les Amis de la Terre, Réseau Action Climat et le réseau CIVAM.
Ensemble ils souhaitent :
"L’accélération de la transition vers d’autres pratiques est urgente. Les organisations signataires proposent, pour y parvenir, une réorientation à 180° des aides agricoles vers l’agroécologie sans pesticide, et les productions diversifiées au niveau des territoires, un abandon pur et simple des systèmes d’élevage industriel lié à une forte baisse de notre consommation de viande industrielle, l’abandon des intrants chimiques, la protection des sols agricoles, la révision des règles commerciales et la fin de politiques prédatrices pour la souveraineté alimentaire des pays du Sud".
De l’autre : La FNSEA qui par la voie de son ex-présidente donne son avis sur les pesticides. Sortir des pesticides sur seule injonction politique ou militante est pour elle impossible. "C’est une idée incroyable d’avoir laissé penser qu’on allait vers la sortie des pesticides. On va vers la réduction, mais pas vers la sortie totale. Est-ce que vous pensez que les Français pourront se passer de médicaments humains ? Non. C’est pareil pour les pesticides ".
Et de poursuivre à l’occasion de l’ouverture du Salon de l’agriculture 2023 : "30 % de produits phytos en moins, c’est comme faire jouer le PSG avec 30 % de joueurs en moins, déplorait-elle dans les colonnes de Plein Champ. On est disqualifié d’emblée."
Pourtant la France utilise beaucoup trop de pesticides : Générations futures indique dans un communiqué diffusé au printemps que : 291 des 453 substances autorisées sur le sol européen sont utilisées légalement en France. Le pays se place ainsi à la troisième place de ceux autorisant le plus grand nombre de substances actives, derrière la Grèce et l’Espagne. Selon les calculs de Générations futures, le nombre de substances autorisées en France est supérieur de 32 % à la moyenne européenne.
Il faut pourtant craindre que David ne se débarrassera pas de Goliath avec sa simple fronde et le plan phyto que l’Etat français veut mettre en place ne débarrasera pas la nature de ces poisons : "Je veux être claire : en matière de produits phytosanitaires, nous respecterons désormais le cadre européen et rien que le cadre européen ", a expliqué Elisabeth Borne en février 2023, alors que ces dernières années, la France a choisi d’interdire certaines substances, nocives pour l’environnement, mais qui étaient encore autorisées au sein de l’Union européenne.
Nous ne créerons aucune distorsion de réglementation pour nos producteurs, sauf en cas de force majeure, quand la santé publique est menacée », a-t-elle ajouté. Notre approche est fondée sur la science et les avis des scientifiques."
Les paysans-chercheurs.
Ils travaillent sur les semences paysannes, l’agro-foresterie ou les associations de culture. Ils ne veulent plus qu’on leur dise comment nourrir leurs bêtes ou quoi planter, mais ils cherchent à se réapproprier leur métier.
"Le terme "agroforesterie" est nouveau, mais les pratiques ont toujours existé, l’arbre et l’agriculture ont toujours été liés. Il est démontré aujourd’hui qu’il n’y a pas d’agriculture durable sans arbres. Mais depuis seulement deux ou trois générations, l’industrialisation de l’agriculture a éradiqué l’arbre. Et le problème est qu’aujourd’hui on a oublié les savoir-faire. Du coup, il n’y a ni manuel, ni recette, tout s’expérimente sur le terrain." Fabien Balaguer, directeur de l’association française d’agroforesterie.
Une émission de France Culture à lire/écouter.
Paysans de nature : faire de l’installation paysanne un outil de protection de la nature.
"Le projet Paysans de nature vient du lien entre 3 constats : le déclin de la biodiversité en zone agricole, l’enjeu de renouvellement de la population agricole et les attentes de la société.
La surface agricole représente plus de 50 % de la surface du territoire français, alors que la surface des aires protégées pour la nature n’est que de 1,37 % ! ...
... En d’autres termes, nous devons dépasser les outils actuels de protection de la nature, qui ont été efficaces pour quelques espèces et des espaces restreints, mais qui ont été insuffisants pour endiguer le désastre biologique auquel on assiste aujourd’hui.
L’objectif du projet Paysans de nature : multiplier les espaces dédiés à la conservation des espèces sauvages, en contribuant à installer des paysans et paysannes acteurs de la protection de la nature, en s’appuyant sur les politiques agricoles et environnementales existantes, avec une gouvernance territoriale, citoyenne, militante.
Le projet va au-delà des labels et certifications bio, dont les pratiques constituent cependant un socle indispensable. Et le projet ne se substitue pas au travail des structures dont l’installation paysanne est le métier.
Pour illustrer : le film, Des fraises pour le renard
L’agriculture au service des hommes, de la terre, du climat.
Repenser l’agriculture à l’intérieur de ses limites : Petite fille d’agriculteurs née dans un hameau savoyard, Camille Etienne donne une voix aux paysans et un moyen de renouer avec leurs racines. Présidente d’Amnesty International Sciences Po, elle a compris l’importance de l’agriculture dans l’urgence climatique. Elle a alors vice-présidé un syndicat écologiste et commence un court métrage sur ceux qui travaillent la terre. Camille apporter ses idées pour repenser l’agriculture à l’intérieur de ses limites et nous invite à « redonner du sens » à notre consommation. Voir la video : Ceci est une pomme.
"L’agriculture est à la base de toute civilisation" Victor Michon - voir la video.
Depuis 50 ans, la logique des politiques agricoles fondée uniquement sur la baisse des prix , la productivité, la compétition entre agriculteurs, les marchés de masse et l’exportation a conduit à la situation actuelle où, à part les quelques responsables-promoteurs, tout le monde est victime. En investissant toujours plus, les gros agriculteurs " absorbent " les paysans, et des " usines agricoles " se développent. Les pratiques agricoles mises en place avec des engrais chimiques et des pesticides détruisent la vie de la terre et les écosystèmes en fournissant aux consommateurs des produits standards sans goût qui deviennent de plus en plus dangereux pour la santé. Les eaux des rivières sont polluées par des excès de nitrates et des résidus de pesticides.
Nous devons inverser cette logique et c’est possible. Comment ?
Déjà en disant la vérité. La force des lobbies agrochimiques et bancaires a conduit presque tout le monde a penser qu’il n’y avait pas d’autres solutions. On a fait croire qu’il fallait exporter nos produits pour nourrir les pays en voie de développement alors qu’on a détruit les cultures vivrières de ces pays. On nous explique qu’il nous faudra nourrir l’humanité alors que dès maintenant on constate l’échec et que nous savons qu’avec diverses formes d’agricultures naturelles nous pourrons nourrir plus de 10 milliards d’êtres humains.
En remplaçant ces pratiques dominantes ( soutenues par l’Europe et les gouvernements ) par des modes de production que nous connaissons et qu’il nous faut réadapter à chaque territoire : l’agroforesterie, les diverses formes d’agriculture biologiques, la permaculture, etc. Ces diverses manière de produire nous les appelons " l’agriculture naturelle ".
Nous devons, producteurs et consommateurs, nous rencontrer pour travailler ensemble, renforcer toutes les formes de commercialisation directe, ou avec des circuits très courts, où la transparence et la confiance comptent autant que le prix.
Nous devons aider les agriculteurs conventionnels, tout comme ceux qui ont un potager, un jardin familial, à retrouver les bonnes pratiques agricoles, adaptées à notre territoire : ces pratiques qui s’affirment et trouvent leur efficacité en échangeant des expériences multiples. Il nous faudra sans doute nous enrichir des nouvelles connaissances sur la vie microbienne des sols, sur les écosystèmes qui favorisent la multiplication des auxiliaires des plantes et ainsi mieux combattre les parasites des cultures. Nous pourrons aussi échanger sur les diverses formes d’organisation entre producteurs et consommateurs.
C’est par une nouvelle dynamique locale que des solutions concrètes prendront racines dans nos campagnes. C’est ainsi que nous pourrons retrouver progressivement une autonomie alimentaire dans chacun des territoires essentiellement à partir des productions locales.