Le "jour du dépassement", la date symbolique à laquelle l’Humanité a consommé l’ensemble des ressources naturelles que la planète est capable de produire en 1 an, tombe, en 2024, jeudi 1er août.
Les autorités françaises ont décidé de relayer ce message, via l’Ademe. L’Agence française de la transition écologique explique que "ce 1er août est l’occasion de rappeler les limites planétaires, d’autant que le compteur ne repart pas à zéro à chaque 1er janvier, ces tensions s’accumulant année après année".
L’Ademe invite donc chacun à limiter son usage des ressources naturelles, par exemple, en étant cet été raisonnable dans sa consommation d’eau et d’énergie, en évitant le gaspillage ou en donnant une seconde vie aux objets.
Il reste donc théoriquement cinq mois avant la fin de l’année 2024 dans le rouge, à puiser dans les ressources naturelles de la Terre. Pour comparer, en 1970, ce jour tombait le 29 décembre, c’était parfait. Il faut noter que ce 1er août est la date commune au monde entier. Or si tous les humains consommaient comme les Français, le jour du dépassement tomberait trois mois plus tôt, le 7 mai.
C’est l’ONG américaine Global Footprint Network qui a créé ce concept et qui calcule tous les ans notre empreinte écologique. Elle prend ainsi en compte d’un côté les émissions de CO2, la production de viande, les surfaces agricoles, ou encore la production d’électricité. Et calcule de l’autre côté toutes les ressources naturelles que la Terre peut produire en un an.
Calculée par le Global Footprint Network, la date du 2 août correspond à la date à laquelle l’humanité a consommé (empreinte écologique) l’ensemble des ressources que la Terre peut reconstituer en une année (biocapacité). Autrement dit : pour régénérer ce que l’humanité consomme aujourd’hui, il nous faudrait l’équivalent de "1,7 Terre" en termes de surface. A partir d’aujourd’hui, nous vivrons 5 mois dans le rouge en entamant le capital naturel nécessaire au maintien de la vie sur Terre.
En France, le jour du dépassement est tombé cette année le 5 mai. Un très mauvais signal : si toute l’humanité consommait comme les Français, nous aurions besoin de 2,9 planètes. En effet, malgré tous les engagements pris par les décideurs politiques, les hauts sommets organisés, nous n’avons pas réussi à faire reculer cette date, qui stagne en France depuis des années. Extrait WWF.
Des efforts à faire. Pour atteindre l’objectif fixé par le Giec de réduction des émissions de carbone de 43 % dans le monde d’ici 2030 par rapport à 2010, il faudrait que le jour du dépassement recule de dix-neuf jours par an au cours des sept prochaines années. Source REPORTERRE.
> Lire : Non, le jour du dépassement ne recule pas vraiment (REPORTERRE)
Et ce dans un contexte marqué par des phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses, canicules, feux de forêts). Si le système agricole et alimentaire subit de plein fouet les conséquences du changement climatique et l’effondrement de la biodiversité, le modèle actuel est également l’un des principaux responsables de la surexploitation des ressources et contribue fortement à ce dépassement. Plus de détails du WWF.
Les deux principaux facteurs qui ont participé à avancer le Jour du Dépassement : l’augmentation de 6,6 % de notre empreinte carbone par rapport à 2020 et la diminution de 0,5 % de la biocapacité forestière mondiale (capacité des forêts à produire des ressources naturelles - produits forestiers comme le bois, le papier - et à stocker le carbone). Cette baisse est due en grande partie au pic de déforestation enregistré en Amazonie. Rien qu’au Brésil, 1,1 million d’hectares de forêts ont été détruits en 2020, un record depuis 2008. Lire la suite sur WWF.
VIDEO : Pour faire le point sur l’importance des décisions des hommes on peut regarder un film d’ARTE qui résume : L’homme à mangé la terre.
La France a émis autant de gaz à effet de serre que ce qu’elle devrait émettre en une année entière si elle respectait l’objectif de neutralité carbone, fixé par l’État français pour 2050.
Au bout de seulement 77 jours, la France est à découvert climatique. À ce rythme, la neutralité carbone ne pourra être atteinte qu’en 2084.
Malgré l’effet Covid, la France est encore loin du compte.
Le Jour du dérèglement arrive cette année douze jours plus tard que l’an dernier (5 mars 2020), car les conditions sanitaires ont conduit à prendre des mesures exceptionnelles. On estime qu’en 2020, la France a émis 52 mégatonnes d’équivalent CO2 en moins par rapport à 2019, c’est-à-dire une baisse de 12%. Mais cette situation subie ne résulte pas de nouvelles mesures politiques climatiques ambitieuses et durables, et le risque de constater un effet rebond dès que les restrictions seront levées demeure très important. Extrait : L’affaire du siècle.
Lire : L’Etude de Carbone 4 - L’Etat se donne t’il les moyens de son ambition climat ?
Bonne nouvelle !? Le jour du dépassement recule en 2020.
Le confinement est passé par là. Pour la première fois depuis plusieurs années, le « jour du dépassement » recule. Elle est fixée au 22 août 2020, contre le 29 juillet en 2019. Une date similaire à celle du jour du dépassement de 2004 (source : Global Footprint Network).
Pour expliquer ce phénomène, Global Footprint cite la diminution de la récolte de bois et des émissions de C02 par la combustion de combustibles fossiles. Elle précise que l’humanité utilise 60% de ressources de plus que ce qui peut être renouvelé. Soit autant que si nous vivions sur 1,6 planète !
Le jeudi 5 mars 2020, Jour du dérèglement, en seulement deux mois et cinq jours, la France a émis la totalité des gaz a effet de serre qu’elle devrait émettre en un an si elle respectait son objectif de neutralité carbone. Les quatre organisations de l’« Affaire du Siècle » expriment alors leur inquiétude et demandent un changement immédiat des politiques publiques.
"Ce marqueur est là pour montrer le chemin qu’il reste à parcourir. En 2050, le jour du dérèglement climatique devra être aligné sur le 31 décembre. Cela représente un écart de 300 jours à combler en 30 ans". "Or au rythme actuel, la neutralité carbone ne serait atteinte qu’en 2085" Cécile Ostria, présidente de la FNH.
Ce lundi 29 juillet 2019 est le « jour du dépassement », soit le moment de l’année où la terre a dépensé plus de ressources qu’elle n’en produit en un an. Cinq gestes pour sauvaer la planète sur Le Parisien.fr
À partir du 10 mai 2019, l’Union européenne est entrée en déficit écologique. Le Jour du dépassement européen a dramatiquement avancé dans l’année ces dernières décennies, passant du 13 octobre en 1961 au 10 mai. Lire plus.
En 2018 c’est le 1er aout que le jour du dépassement global avait été fixé.
Les manifestations tragiques de cet été (incendies en Suède, Japon, Californie, Grèce, ... sous des températures canniculaires) devraient nous sensibiliser, tous, aux dangers des conséquences de nos modes de vie.
La Planète Terre nous fera t’elle crédit encore longtemps ?
Le "Jour du dépassement" 2017 avait été fixé le 3 août par Global Footprint Network et le WWF. Plus d’infos.
Toujours plus tôt
La date du "Jour du dépassement" avance de trois jours par an, en moyenne, depuis 1970. En 2005, elle était fixée début septembre, en 1975, fin novembre.
A partir du "Jour de dépassement", l’humanité augmente sa dette à la Terre. Les intérêts de cette dette nous sont déjà imposés : déforestation, baisse des réserves d’eau, épuisement des ressources dans les océans, toujours plus de pollution de l’air, de l’eau, des sols, ... Et les déchets de toutes natures qui s’accumulent et mettent en danger la biodiversité.
Recommandations pour faire reculer le "Jour du dépassement"
Global Footprint Network, avec près de 30 partenaires à travers le monde, propose des solutions pour faire reculer sur le calendrier la date du "Jour du dépassement". Le principe est de modifier les habitudes des humains pour que chacun diminue son empreinte Ecologique.
Il existerait bien des moyens d’inverser la tendance. « Oui, répond Sebastian Winkler, avec optimisme. Si nous arrivons à nous accorder sur une réduction de 30 % de nos émissions de CO2, nous pourrons infléchir la courbe. » En 2030, le jour du dépassement serait alors repoussé au 16 septembre, au lieu du 28 juin si rien ne change.
Selon les ONG partenaires les leviers d’action sont multiples : « Densifier les villes, transformer notre système énergétique en développant les énergies renouvelables et en économisant l’énergie, réduire la place de la viande dans notre alimentation et aussi encourager la population à avoir moins d’enfants. » Diane Simiu, du WWF France, de préciser : « Les gouvernements doivent agir dès maintenant, en accélérant le déploiement des énergies renouvelables, en renforçant l’efficacité énergétique et en supprimant leurs subventions aux énergies fossiles. »
Prenons conscience du danger de la situation pour vivre à nouveau, un jour, dans les limites de notre planète.